LES PEINTRES
la Sainte-Union, ses meubles, titres,- argentet pa­piers; mais il ajoute cette phrase suspecte :'"et pour autres bons plaisirs qu'il a receus d'elle", laissant planer un soupçon sur ses relations amicales avec la demoiselle Gellin, devenue depuis peu dame de Maillery. La libéralité du sieur de Villatte atteint des proportions énormes. Singulière énumération, unique en son genre. Voici d'abord quatorze pièces de tapisseries' dont la provenance mérite d'être remarquée. Le texte dit "façon de Champagne ou d'Auvergne". Si les produits d'Aubusson portent souvent le titre de tapisseries d'Auvergne, on ren­contre bien rarement des tentures dites de Cham­pagne, et cependant la Champagne est la province productrice de la laine par excellence. N'oublions pas que le tapissier Daniel Pepersack travaillait à Reims ,■ dans le premier quart du xvii0 siècle. Puis ce sont des lits, des coffres, des bahuts, des chaises, de la vaisselle d'étain, quantité de draps de lit, enfin des joyaux singuliers d'une réelle valeur, comme cette grue d'or émaillée de noir, enrichie d'un diamant, d'une perle et d'émeraudes. L'énu-méralion du linge faisant partie de la donation n'est pas moins curieuse par le nombre des draps de lit, nappes, serviettes, chemises de femme, mouchoirs, coiffes et autres objets de toute nature. Le ménage du sieur de Maillery se trouvait bien monté.
116. — Contrat de mariage de David de Maillery , peintre et valet de chambre du duc de Mayenne, et de Marie Gelin. — 28 mars 1589,
L'acte donne un état civil très détaillé des deux époux : David de Maillery, peintre et valet dc'chambre du duc de Mayenne, âgé de vingt-cinq ans, natif d'Anvers, fils de Philippe de Maillery, avocat à Anvers, et de Digne Vignels, épouse, le 2 8 mars 1589, Marie Gelin, âgée de vingt ans, demeurant rue des Blancs-Manteaux, fillede feu Jean Gelin, serviteur domestique de M. le Con­nestable.
'i' Un certain François de Gargan, gentilhomme napolitain, écuyer d'écurie "du Roi. (Voy. J. Roman, Inventaire des sceaux p. 588.) Peut-être Gargan et Gargas sont-ils le même nom mal
ARTISTES PARISIENS.
(1534:1650).             '                           73
En faveur de son mariage, Guy de Lusi­gnan et de Saint-Gelais, sieur de Lansac', capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances pour le service de Dieu et de. l'union des Catholiques, voulant reconnaî­tre les services à lui rendus par les parens de Marie Gelin qui, en mourant, lui avaient recommandé leur fille, alers en bas âge, lui constilue une rente de cent écus.
Le futur époux fait don à Marie Gelin de tous ses biens pouvant exister au jour de son décès, tant en Flandre qu'ailleurs.— (Arch, nat., Y 131, fol. 200 v°.)
117. — Donation par François de Gargas^, sieur de Villatte, à Marie Gellin, femme de David de Maillery, peultre et valet de cham­bre du duc de Mayenne, de divers objets mobiliers garnissant nne maison rue Cul-ture-Sainle-Catherine, servant de demeure audit Gargas. — 3 août 1 5 q o.
' Par devant Plilayre Libault et Jehan Da­voust, notaires du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris soubzsignez, fut présent François de Gargas, escuier, sieur de Villatte, estant de present en ceste ville de Paris, logé Cousture-Saincte-Catherine, paroisse Sainct-Paul, lequel volluntairement recongnut el confessa avoir donné, ceddé, transporté, et par ces presentes donne, cedde, trans­porte par donnation irrévocable faicte entre vifz et par la meilleure forme et manière que faire le peult, dès maintenant du tout à tousjours, et promis garentir de toutes reven­dications, u damoiselle Marye Gellin, femme de David de Maillery, painctre et vallet de chambre ordinaire de monsr le duc de Mayenne, à ce presente et acceptant, tous et chacuns les biens meubles cy après de-
. 1
figure, en i58o-i58a, dans-les comptes do l'Epargne comme de la collection des pièces, originales da Cabinet des titres, t. I, orthographié.
io
nti'niuEniE -atiu-alk.